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La culture humaine repose sur la transmission du savoir. Cette transmission fut d'abord quasi-exclusivement orale et par conséquent extrémement limitée dans l'espace et le temps. Avec l'apparition de l'écriture il a ét plus facile de transmettre fidèlement les connaissances. Toutefois les livres restent un bien rare et chère car très couteux à produire. L'arrivée de l'imprimerie a permis de réduire considérablement le coût de la duplication du savoir et oar conséquent sa plus large diffusion. Cependant la fabrication de livres nécessite un investissement et une industrialisation non négligeable que seul un éditeur peut assumer pour de gros volume. L'auteur qui souhaite diffuser en masse son oeuvre doit donc d'abord convaincre un éditeur. Celui-ci ne pouvant pas rentabilisé la diffusion de tous les manuscrits qu'il reçoit doit se limiter à une séléction de livres qu'il juge prometteurs. Il exerce alors une censure inconsiante sur les oeuvre qu'il rejette.
L'apparition d'internet a boulversé les modes de diffusion de l'information. On compare parfois la révolution industrielle qui accompagne son développement à celle qui a eu lieu avec au XIXeme siècle avec le chemin de fer. C'est en fait beaucoup plus que cela. Si on cherche un équivalent à internet dans le domaine des transports ce serait plutôt le téléporteur !
La nouvelle réduction phénoménale du coût de diffusion du savoir remet évidemment en cause le rôle économique des médiateurs établis (imprimeur et éditeurs). De là deux attitudes sont possibles, on essaie de profiter de l'aubaine, ou on tente de résister à ce mouvement inéluctable en tentant d'empêcher coûte que coûte le développement d'une si dangeureuse technologie.
La musique étant un savoir humain comme les autres, a suivi la même évolution :
Les maisons de disques ont atteint une réussite économique au-delà de toute espérence. Il est beaucoup plus rentable de vendre des disques que des livres. Le livres ont atteint aujourd'hui un prix plancher : ils coutent à peine plus chère que le papier et l'encre qu'ils utilisent. Par contre un disque vendu une vingtaine d'euros coute à peine un euro à fabriquer. Même si les coût de production sont beaucoup plus importants que pour un livre, ils sont beaucoup mieux amortis car les volumes de vente de CD sont beaucoup plus importants que ceux des livres.
Il est compréhensible que ceux qui détiennent ce quasi-monopole de diffusion cherchent à le concerver à tout prix. Ils usent et abusent de leur puissance financière pour tenter de détourner les nouvelles technologies à leur avantage.
La stratégie est simple, sous couvert de défendre les auteurs, il s'agit d'introduire des mesures de protections qui nécessitent une industrialisation qu'ils sont les seuls à pouvoir financer. Ainsi ils restent un intermédiaire incontournable entre auteur et auditeur. Mais malheureusement pour eux et heureusement pour nous, ils ont raté le premier wagon et s'ils ont la puissance financière requise ils n'ont pas la maîtrise de la mise en oeuvre.
Les maisons de disque achètent votre liberté, vous empèchent de faire ce que vous voulez pour vendre du plastique car c'est la seule chose qu'elles savent encore faire. Reconnaissons qu'elle le font bien, vendre 15 à 20 Euros quelques chose qui coute moins de deux euros à fabriquer : 1 euro pour le contenu (royalties moyen concédés à l'auteur pour un CD), 1 euro pour le contenant (CD, boîter + jaquettes). Il est évident que dans une telle démarche, toute notion artistique devient superflue si elle ne peut pas être convertie en opération promotionnelle.
Donc je n'aurais qu'un conseil à donner aux artistes, si vous voulez composer, créer et jouer sans pression financère, prener votre indépendance. Par contre si vous voulez vivre d'une rente sur la vente de galette, continuer à céder votre liberté et profitez en vite, je ne suis pas sûr que ce soit une stratégie rentable à long terme.
La liberté a un prix, et c'est un discours facile pour quelqu'un qui comme moi a un autre métier pour assurer le remplissage du réfrigérateur. Toutefois un bon musicien doit pourvoir vivre raisonnablement en jouant en concert, ce qui me paraît plus gratifiant que de devenir une tête de gondole dans un supermarché de la "culture".
Beaucoup se battent de concours en auditions pour soi-disant assouvir leur passion de la musique. En fait ils ont plutot une fascination pour l'univers du spectacle. En réalité tout le monde peut faire de la musique, seul dans sa salle de bain, en balade avec une guitare ou des compositions un peu plus élaborées avec un petit "home-studio". Et maintenant il est possible d'en faire profiter les autres à très peu de frais. Donc si vous voulez vraiment faire de la musique, et bien faites comme moi, lachez vous !
... et vous aurez sans doute aussi la satisfaction d'avoir réussi à chatouiller les oreilles d'au moins une personne .
mis à jour le : 15/04/2006 - 21:58